Tome 5 - Déchaîné est le cinquième Tome sorti dans Dead by Daylight et s'est ouvert le 21 octobre 2020. Il a été accompagné par la Faille 5
Aperçu[]
Le Tome 5 a ajouté de nouvelles Histoires pour les Personnages suivants:
Personnage | Entrée d'Histoire |
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Le Fléau | Portes Inconnues Souvenirs: Talbot Grimes |
Nea Karlsson | La Fureur au Service de la Vie Souvenirs: Nea Karlsson |
Le Montagnard | Un Homme qu'on Appelait Garçon Souvenirs: Max Thompson Jr. |
L'Observateur | Sanitus Alionis Journaux: 337, 1007, 1275, 2217, 5738, 5798, 7525, 8545, 8557, 8789 |
Extraits de Journaux et Souvenirs[]
Le Fléau Consacré[]
1. La nuit[]
Impossible de décrire les scènes d'horreur dont j'ai été témoin... La mort et la détresse, teintées de toutes les nuances de terreur, règnent en ce lieu.
Je ne me rappelle plus comment j'ai atterri ici. Tout ce dont je me souviens, ce sont les volutes laiteuses de la fumée d'opium de ce repaire glauque m'emportant vers une douce abysse accueillante.
D'effroyables hurlements dans la nuit noire ont sonné mon réveil au pied d'un vieil arbre qui laissait échapper des fluides nauséabonds. Je n'ai pas le moyen d'atteindre ces pauvres âmes, pas plus que je ne le désire. Tout ce que je peux faire, c'est en garder une trace pour y donner un sens.
2. Vigo[]
En fuyant un monstre, j'ai découvert un laboratoire caché. Il est étonnamment bien approvisionné. J'ai examiné les étagères d'alcaloïdes, les caisses de seringues argentées, les piles de vêtements de protection et un journal signé « Vigo ». Ses pages sont remplies de notes décrivant une force ancienne qui contrôle la nature de cet endroit... qui la modèle. J'ai également remarqué quelques dessins des chancres qui poussaient sur les arbres et que j'avais aperçus.
3. Le Fléau[]
Déchiffrer le journal de Vigo est devenu une obsession. Son travail est élégant mais désordonné, tirant des conclusions obscures de matières sans liens entre elles.
La plupart des entrées mentionnent une force puissante, l'Entité, qui subit une purge chaque année. Durant cette période, l'Entité est couverte de cloques. D'après Vigo, les chancres évoluent en « pustulas », un type de fleur qui crache un nectar putride, le fluide épais que j'ai vu suinter des arbres. Les dernières pages du journal mentionnent un sérum distillé à partir du nectar, mais celles détaillant sa préparation et ses effets on été arrachées.
4. Blessé[]
Je me cache dans une partie dense de la forêt. J'aimerais à tout prix effacer les images éprouvantes gravées dans mon esprit. La nuit dernière, un homme défiguré a surgi dans le laboratoire et de sa bouche horrible et mécanique, il a mis en pièce les murs. J'ai à peine réussi à m'en sortir en vie et je me suis blessé le bras ce faisant.
Je n'ai plus aucune option, ces monstres me trouvent où que j'aille. Tout ce qui me reste, c'est ce journal rempli d'obscures promesses d'évasion.
Je retournerai au laboratoire.
5. Expérience[]
Je suis à l'article de la mort, je le sens.
De retour au laboratoire, j'ai commencé à expérimenter sur le nectar putride et je l'ai distillé pour obtenir un sérum infect. Mais j'ai fait une terrible erreur. Je l'ai injecté à un rongeur mort, dont les pupilles se sont dilatées et le corps a bougé. J'ai tenté de le contenir, mais la créature m'a mordu le bras, rouvrant ma blessure.
J'ai pu arrêter le saignement, mais je crains que le mal ne soit déjà fait.
6. Expérience II[]
Un terrible cri provenant de la cave a mis fin à mon sommeil et j'ai eu un accès de nausée. Au milieu de cette horrible épreuve, j'ai commencé à recoller les morceaux de ce qui s'était passé.
Envenimée par le sérum fétide, ma blessure avait enflé ; c'est à ce moment que mon assaillant revint. Mon souvenir de la lutte est flou, mais je revois les larmes rouges qui coulaient de ses joues quand j'ai griffé son visage repoussant. Je me souviens aussi de l'avoir frappé peu de temps après, l'envoyant s'écraser contre un mur de brique. La puissance que j'ai alors ressenti... aucun mot ne peut l'exprimer. Je sais à présent que les méthodes de Vigo contiennent un fond de vérité.
Un autre cri. Mon attaquant, désormais enchaîné dans la cave, doit être bien agité.
Ce n'est que le début.
7. L'apogée[]
J'aurais dû prévoir qu'il s'échapperait, étant donné la dose puissante que je lui ai administrée, mais j'avais besoin de voir les résultats.
Les fleurs de pustula éclosent maintenant sur le chemin menant au laboratoire. D'après le journal de Vigo, cette propagation rapide est le signe que le fléau est à son apogée.
Il ne restera bientôt plus de nectar putride à extraire.
8. Épuisement[]
J'ai très peu dormi. La douleur lancinante de ma plaie m'a fait sombrer dans un demi-sommeil agité et peu réparateur. Ma patience s'est épuisée avec mes forces et ma détresse fait le lit de méthodes brutales.
Je ne m'impose plus aucune limite.
9. Agitation[]
J'ai réduit mon repos à quelques minutes par-ci par-là, je ne peux me permettre de perdre du temps. Les pustulas, autrefois regorgeant de nectar, se fanent au pied des arbres chancreux. Je n'ai pu extraire que quelques gouttelettes de rares fleurs rachitiques.
Le temps va me manquer.
10. Enfin[]
D'après les calculs de Vigo, ce soir est ma dernière chance.
J'ai rempli une seringue avec ce qu'il reste du sérum et je l'ai injecté dans mon bras.
11. La fin[]
J'ai fait tout ce qu'il fallait... et j'ai échoué.
Je suis coincé dans cet endroit infernal, sans sérum ni endroit où me cacher.
12. Vigo[]
J'ai cherché Vigo. Je l'appelé en hurlant, sans me soucier des monstres qui rôdent alentour. Je dois le trouver... Je vois la scène, élaborant un scénario fou dans mon esprit, me concentrant sur la lune et je sais... je sais que quelque chose cloche.
J'ai nourri le rongeur mort sous mon oreiller.
13. Prière[]
Bientôt, très bientôt, je serai en paix.
Les froides griffes de la mort se rapprochent.
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Elle est là.
L'Entité est là.
Elle m'a trouvé.
Souvenirs et Journaux[]
Talbot Grimes: Portes Inconnues[]
Souvenir 1752[]
Dans le vaste désert de décombres et de colonnes écroulées, il aperçoit une fleur, unique. Il avance au travers des ruines et tend la main vers une image trouble. Les pétales et la tige se désintègrent sous son toucher. Une illusion… Il regarde tout autour de lui... une autre fleur. Il se précipite vers elle tandis que le sol sous ses pieds s'effondre. Le voilà qui tombe, à l'infini, au travers des vestiges de royaumes perdus et oubliés. Il veut que cela cesse. Il ne supporte pas l'air chaud et la sensation que ses organes montent jusque dans sa bouche. Il s'écrase au sol, les côtes ressortant de sa poitrine, des os dentelés perçant sa chair fétide. Où suis-je ? Quel est ce lieu ? Il se trouve dans un laboratoire oublié. Il distingue un emblème. La Compagnie. Il se souvient des guerres. Les guerres de l'opium. Il se souvient des prisonniers et des expériences, de ses recherches interminables sur des portes menant vers d'autres royaumes. Il est parvenu à les découvrir, mais pas de la manière qu'il pensait. Des mares de sang se forment autour de lui, tandis que des milliers de prisonniers en décomposition vêtus de treillis de la Compagnie l'agrippent. Ce n'est pas vrai. Cela n'est pas possible. Vous êtes morts ! Vous êtes tous morts ! Il ferme les yeux. Un rugissement collectif et les prisonniers le soulèvent au-dessus de leur tête avant de lancer son corps brisé dans une sombre oubliette. Obscurité. Froid. Solitude. Il tremble et supplie… une autre fleur… je ferai n'importe quoi… donnez-moi juste une autre... fleur...
Souvenir 1753[]
La vraie force réside dans l'esprit... l'œil de l'esprit comme l'appellent les mystiques. L'œil qui nous permet de rêver et de visualiser représente bien plus que ce que l'on croit. Beaucoup plus. C'est une clé qui ouvre des portes... des portes infinies... Cette clé est une sécrétion... une sécrétion sacrée, telle une drogue permettant de voyager au travers de mondes infinis au sein du tourbillon chaotique de la vie éternelle. Blasphème ! Ces idées n'ont pas leur place dans cette école ! Elles sont l'œuvre du diable ! Il présente ses idées à la Compagnie, déclarant la sécrétion meilleure que l'opium et il leur dit qu'il n'existe rien de similaire... Il appelle ça la porte du dragon. En comparaison, une dose d'opium revient à prendre du sirop pour la toux. Il se souvient des mystiques. Les mystiques inconnus. Des mystiques qui chantent des hymnes dans l'espoir de mourir avec la bonne vibration. La bonne vibration ? Qu'est-ce que ça veut dire de mourir avec la bonne vibration ? Ça veut dire qu'ils croient que différentes vibrations ouvrent différentes portes vers des royaumes inconnus. La mort ouvre la porte… et le dragon vous transporte. La Compagnie est intéressée. Et comment récolter un tel opiacé s'il est uniquement sécrété en mourant ? Je trouverai un moyen. Et il y arrive… sauf qu'ils le retrouvent avant qu'il ne puisse terminer son œuvre. Il se souvient vaguement de se faire matraquer à mort avant de finir dans une fosse commune, remplie de cadavres corrompus. Et… il se rappelle être secouru… par neuf mystiques vêtus de tuniques sombres et épaisses… Où sont-ils à présent ? Qu'ont-ils fait de mes recherches ? Pourquoi ont-ils tenté de m'arrêter ? Des questions… tant de questions… Où est ma fleur… dans ton esprit… il plonge les doigts dans ses orbites et s'arrache les yeux pour plonger plus profondément… à la recherche d'une fleur…
Souvenir 1754[]
Même sans ses yeux, il peut voir. Cela n'a pas de sens. Il se hisse hors de la boue et de la crasse. Il glisse et tombe et réalise soudain qu'il se tient sur un amas de prisonniers et de toxicomanes en décomposition. Il continue d'avancer, les hommes et les femmes rampants le suppliant de leur fournir plus d'opiacés… de thé… de sirop… de bonbons enrobés d'opium… Ils lui font des promesses ridicules… prends ma maison… mon argent… mes enfants… prends tout ce que tu veux… donne m'en plus… juste une dose… Il croit s'entendre. Il repousse les visages flous dont il se souvient à peine. Des vies gâchées, brisées, détruites. Ce n'était pas sa faute. Il entend une voix désincarnée. Tue-les tous et tu auras une fleur. Il observe les hommes et femmes agonisant à terre et saisit sa canne. Il frappe alors violemment les membres et les crânes. Les têtes éclatent comme des pastèques, les os se brisent comme du bois sec. Il ne s'arrête pas avant de se tenir au sommet d'un amas de chair, de vomissures et de sang. Où est-elle ? Où est ma fleur ? Trouve-la. Il tombe à genoux et creuse dans cette épaisse boue d'humanité broyée à la recherche d'une fleur… il en trouve une… mais dès qu'il la touche, la fleur fane et disparaît avec les vestiges de son passé.
Souvenir 1755[]
Talbot… je m'appelle Talbot. Il se souvient de son nom tandis qu'il fixe neuf silhouettes encapuchonnées s'approcher de lui. Il trébuche sur un pilier en ruine couvert d'étranges symboles écrits dans une langue dont il se souvient vaguement. Il se souvient de l'école, l'école secrète, les mystiques et le savoir ésotérique qu'ils protégeaient. Il s'en rapprochait beaucoup trop et n'était pas prêt. L'humanité n'était pas prête. Le savoir sans sagesse mène à l'autodestruction. Il se fiche de tout ça. Vous m'avez condamné ! Vous m'avez tous condamné ! Vous m'avez laissé dépérir ! Une silhouette encapuchonnée s'approche de lui. Tu t'es condamné tout seul, Talbot ! Tu t'es condamné tout seul… Les neuf silhouettes encapuchonnées disparaissent tandis qu'un énorme dragon défonce le sol et l'observe de ses yeux noirs et morts. L'horreur de son visage dépasse tout ce qu'il a pu lire, entendre ou imaginer. Un mal ancien stimulé par une vie de ténèbres ! Talbot tremble au cœur d'une brume de folie qui l'enveloppe. La bête ancienne l'attaque violemment, l'attrape de ses serres et l'avale en entier. La salive et l'acide traversent sa tenue et le brûlent jusqu'à l'os. Hurlant d'agonie, il se dissout lentement dans un estomac rempli de cadavres putrides en décomposition, observant comment son corps et ses membres se fondent dans cette masse sanglante.
Souvenir 1756[]
Talbot se réveille dans une fosse commune de squelettes et prisonniers en décomposition de la Compagnie. Il cligne des yeux et retire la boue de ses orbites vides. Il vomit tout ce que contiennent ses entrailles et ne comprend pas ce qui lui arrive. Hormis sa faim, rien n'a de sens. Pitié… je ferai… n'importe quoi… donnez-moi ce que je veux et je vous appartiendrai. Donnez-le-moi… j'en ai besoin… Soudainement, des plantes grimpantes surgissent des cadavres en décomposition, l'encerclant. Des fleurs poussent et éclosent dans toute leur splendeur. Un magnifique sérum doré s'égoutte comme le miel partout où porte son regard. Il approche lentement et il a peur d'y toucher. Il tend la main et touche la fleur et... elle ne fane pas. Il en touche une autre, puis une autre. Rien ne se passe. Il tente de saisir la fleur, mais c'est elle qui l'attrape ! Des plantes grimpantes tels des tentacules s'élèvent et s'enroulent autour de lui, s'insinuant dans ses veines. Neuf silhouettes encapuchonnées approchent de lui, d'un air désapprobateur. Le savoir sans sagesse mène à l'autodestruction. Ils se rapprochent de lui. Prends garde à ce que tu souhaites, Talbot. Prends garde.
Vidéo[]
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Nea Karlsson: La Fureur au Service de la Vie[]
Souvenir 683[]
Nea skate jusqu'à Falls City Park à la recherche de son amie Casey, mais ne la trouve pas. Elle skate ensuite jusque chez elle et sa mère lui dit qu'elle est dans les Narrows, en train de distribuer des bouteilles d'eau avec une association locale du nom de Goutte de vie. Goutte de vie ? Les Narrows ? Dans quoi s'est-elle encore fourrée ? Connaissant Casey, surement une organisation pour sauver les abeilles qui ne comprend pas comment fonctionne le monde. Le Rêve américain ? Il a été remplacé par le Rêve corporatiste et celui-là est bien différent. Elle a lu un article là-dessus. Les Narrows... C'est censé être le quartier le plus pauvre et le plus pollué de tout Falls City. Peut-être que c'est également le plus pollué parce que c'est le plus pauvre. Peut-être est-ce à cause des politiques mises en place par des gens corrompus à l'encontre de ceux qui ne peuvent pas se payer d'avocats hors de prix pour les mettre en cause ou les modifier. Les usines de papier. Les usines de voitures. Les centres de traitement des déchets toxiques. Les uns comme les autres déversent leurs déchets dans l'eau et la nature. Quelques politiciens déterminent le prix à payer pour avoir le droit d'empoisonner l'environnement et une communauté toute entière d'ouvriers en paie le prix, le prix ultime, de leur santé et de leur vie. Rien de bien nouveau. C'est toujours la même histoire. Les gros richards et les bureaucrates le font parce qu'ils peuvent le faire. Tant qu'il y aura de l'argent à se faire en empoisonnant la planète, il y aura quelqu'un pour l'empocher. C'est partout pareil, dans toutes les villes sur lesquelles elle a lu des articles, et Falls City n'y fait pas exception. Avant, elle se sentait concernée, mais les sources d'inquiétudes étaient si nombreuses qu'elle avait pris la décision de ne plus s'en préoccuper. C'était bizarre de voir comment tout ça était arrivé. Désormais, les seules choses qui lui importent sont sa planche de skate et dénicher d'incroyables endroits où poser ses tags. Quoi qu'il en soit, elle trouvera peut-être un endroit à taguer dans les Narrows. Sur son skate, elle descend la rue longeant la Upper Falls River en direction du quartier le plus pauvre et le plus pollué de Falls City.
Souvenir 684[]
Qu'est-ce que vous faites, les mamans et toi ? Nea approche de Casey et de plusieurs femmes d'âge mûr qui distribuent des bouteilles d'eau aux résidents locaux. Casey se tourne vers Nea. Ce qu'on fait ? On fait ce qu'on peut pour aider. Nea rit et donne un petit coup de coude à Casey. Allons au parc. Casey lui rend son coup de coude. Pas aujourd'hui, Nea, c'est important... un autre jour... Nea regarde Casey et les autres femmes distribuer de l'eau aux pauvres. Combien d'enfants avez-vous à la maison ? Trois ? D'accord, voilà une dizaine de bouteilles. Quatre ? Prenez un contenant supplémentaire. Quand notre eau sera-telle à nouveau potable ? Aucune idée. Est-ce dangereux de prendre une douche ? De faire sa lessive ? L'eau est mauvaise à quel point ? Très mauvaise. L'eau tue nos enfants. Il nous faut un centre de traitement des empoisonnements. Nea écoute tout ça avec horreur et incrédulité. Elle n'avait jamais eu à penser à des choses aussi essentielles que de l'eau, mais maintenant... elle pense à l'eau... l'eau polluée... et aux pauvres de sa ville. Ils disent que c'est le pire cas de maladie de Minamata dans le pays. Elle ne sait pas ce que c'est... ce Minamata... mais ça sonne comme un truc pas cool, vraiment pas cool. C'est quoi ça, Minamata ? Casey semble agacée ou dérangée alors qu'elle donne une autre bouteille d'eau à un résident. C'est ce qui arrive lorsque les gens sont empoisonnés au mercure. Nea soupire, a de l'empathie pour les résidents, mais elle sait que des merdes, ça arrive, et qu'on ne peut pas y faire grand-chose. On ne peut pas sauver le monde, Casey ! Que vont véritablement accomplir quelques bouteilles d'eau ? Casey s'arrête soudainement et jette à Nea un regard qu'elle ne comprend pas véritablement. Elle met un moment avant de répondre. Bien sûr, peut-être qu'on ne peut pas sauver la planète, Nea, mais on peut au moins rendre cet enfer un peu plus agréable à vivre, et ça, ça me suffit.
Souvenir 685[]
On ne peut pas sauver la planète, mais on peut au moins la rendre un peu plus agréable et ça me suffit. Nea a réfléchi toute la nuit à la réponse de Casey tandis qu'elle faisait des recherches sur les horreurs de la maladie de Minamata. Détérioration des capacités motrices. Dégénérescence dans la mobilité et l'élocution. Convulsions spasmodiques. Paralysie. Enfants nés avec des membres déformés. Tous des effets secondaires d'un empoisonnement au mercure. Le maire avait conclu un accord avec une entreprise de boissons. Ils ont redirigé l'eau propre du lac vers l'usine de mise en bouteilles qui payait des droits d'accès à l'eau et ont connecté les Narrows au système de l'ancienne rivière. Ils pensaient que personne ne le remarquerait. Ils se disaient que ce ne serait pas si grave. Ils s'étaient trompés. Une fois que les mères commencèrent à faire des fausses couches et que tout le monde se mit à perdre ses cheveux, cinquante mille résidents le remarquèrent. Ils le remarquèrent, se plaignirent, mais personne ne fit quoi que ce soit. Comme d'habitude. Nea prend une profonde inspiration et expire lentement. Elle n'a jamais vraiment pensé à l'eau et maintenant, c'est la seule chose qui occupe son esprit.
Souvenir 686[]
Viens voir cette horrible usine abandonnée que je viens de taguer. Casey hausse les épaules. Je n'ai pas de temps à consacrer à ton ego. Mon ego ? De quoi tu parles ? Casey secoue la tête. Ouah, Nea. Ton nom sur un mur en ruine, ou un truc comme ça, on s'en fiche. Pourquoi ne pas militer pour une cause ? Dis quelque chose ? Tout ce temps et cette énergie juste pour pouvoir dire que tu as fait un tag dans un endroit effrayant. Youpi. Vraiment, on s'en fiche. Nea fronce les sourcils. Elle se sent attaquée. C'est quoi, ton problème ? Casey hausse les épaules. J'en sais rien... Si au moins tu rendais furieux un tyran, ton... ton... art..., comme tu l'appelles, servirait à quelque chose. Nea ne dit rien. Elle ne sait pas quoi dire. Elle prend son skate et se dirige vers les Narrows. Elle contemple les usines géantes abandonnées sur les berges de la rivière. Elles étaient arrivées. Elles avaient fait un maximum de profit. Elles étaient parties. C'était tellement simple et tellement idiot. Si l'eau est empoisonnée, vous mourrez. L'argent, le pouvoir ou la loi n'y changeront rien.
Souvenir 687[]
La chaîne de production Zyderr. C'est là que je vais faire mon coup. Ils ont balancé des saletés dans la rivière pendant des années et ont détruit les industries du tourisme et de la pêche dans le pays tout entier. Vingt ans plus tard, les Narrows meurent d'une agonie lente et douloureuse, aucune justice n'a été rendue et ce ne sera probablement jamais le cas. Il n'y a même pas d'enquête, ni d'hôpital ou de centre pour traiter les personnes empoisonnées. Le département de l'environnement dit que tout va bien, mais c'est faux. C'est complètement faux. Personne n'ose dire que c'est un empoisonnement au mercure. Admettre un empoisonnement au mercure reviendrait à admettre ses erreurs. Admettre ses erreurs reviendrait à aider les Narrows et à payer pour un assainissement. La ville ne veut pas de procès. Personne ne fait quoi que ce soit, et les enfants continuent de souffrir et de mourir. Les enfants souffrent et meurent... et personne ne fait quoi que ce soit... et Nea ne peut pas s'empêcher de penser à eux. Il faut être particulièrement malveillant pour empoisonner des enfants. Il y a quelque chose dans toute cette histoire qui la pousse à vouloir s'impliquer, vraiment s'impliquer, comme son amie Casey. Peut-être qu'elle devrait aller taguer ces fonctionnaires qui ne fonctionnent que pour leur propre bénéfice.
Souvenir 688[]
Nea skate vers le mur latéral de l'usine de mise en bouteille. Ils fabriquent des bouteilles en verre et en plastique pour y mettre l'eau claire, et déversent leurs produits chimiques et leurs poisons dans la rivière. C'est vraiment n'importe quoi. C'est n'importe quoi, cette ville et son enfoiré de maire qui ont autorisé tout ça. Elle cherche l'endroit parfait, la surface idéale pour taguer. Elle repère un endroit dégagé en hauteur. Voilà qui devrait les agacer. Elle se faufile par la porte principale, voit une caméra, recouvre sa lentille de peinture et commence à escalader le mur. Ils empoisonnent l'eau pour vendre des bouteilles d'eau potable. Absurde. Ridicule. Hallucinant. Nea termine son œuvre avec de l'avance. Il lui reste de la peinture. Elle cherche dans les environs et trouve une grande porte de garage blanche. Elle sourit. C'est parfait. Elle va y poser son nom en énorme pour que tout le monde puisse le voir. Voilà qui devrait agacer un tyran, comme le voulait Casey. Nea commence à embrasser cette cause et elle désire que son art agace à ce point la ville et l'entreprise qu'ils finissent par nettoyer la rivière. Elle se berce d'illusions. Ils sont venus. Ils ont fait des profits. Ils sont repartis... en laissant une communauté toute entière empoisonnée derrière eux. Il doit y avoir des lois contre ça et peut-être même une peine de mort pour ceux qui empoisonnent sciemment les enfants.
Souvenir 689[]
Donc tu as tagué leur bâtiment. La belle affaire. Tu as posé ton nom là-bas... c'est tout ce que tu as fait... mais ton nom, qu'est-ce qu'il représente ? Nea ne sait pas quoi réponse à Casey. Elle n'a jamais vraiment lié de message à son nom de tagueuse. Ce n'est pas un truc qu'elle pensait faire un jour. Le message n'est pas le propos. C'est de l'art. Casey dit que l'art est le message. L'art est une rébellion. Certains le considèrent comme une prédication. Qui a dit ça ? Qui a inventé ça ? Les grandes entreprises... Nea... évidemment que c'est eux. S'ils réussissent à susciter chez les artistes la peur de pratiquer leur art, de dénoncer l'abus dont les gens sont victimes, ce sont eux qui gagnent. Il y a des centaines d'années, les artistes protestaient contre les tyrans et les rois, et ces tyrans faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour étouffer cette production d'art par tous les moyens possibles., de la peur de la pauvreté à la peur de la mort. Nea... les rois existent encore... c'est vrai... ils sont juste différents. Aujourd'hui, les rois sont les PDG et leurs royaumes sont les entreprises et là-dedans, il y a de bons rois et les autres... qui sont moins bons... et ceux-là ont trouvé d'autres moyens de garder le contrôle sur les artistes. Leur faire peur dès les bancs de l'école. Leur apprendre à ne pas dénoncer les choses. Leur dire de se mobiliser pour certains sujets. Être consensuels. Ne faire que divertir. Divertir et inspirer mais ne rien dire. Ne pas s'impliquer en politique. Nea... tout est politique. Ne rien dire, c'est dire quelque chose. Détourner le regard et ignorer la corruption est un choix, le choix politique de l'indifférence. Nea soupire. Elle n'en sait rien. Elle n'est pas sûre. Elle n'a jamais rien fait comme les autres. Ça l'a toujours un peu dérangée. Casey se moque de son tag. Mobilise-toi pour quelque chose ou fiche-toi de tout. C'est ton choix d'artiste. Ton choix politique.
Souvenir 690[]
Viens avec moi. Casey saute sur son skate et mène Nea dans les Narrows. Elle la guide jusqu'à une maison où un père aide son enfant à manger dans son lit. Il n'a que onze ans. Il n'avait aucune chance. Sa seule erreur a été de faire confiance à ceux qui étaient censés le protéger. Il est en train de mourir. Un empoisonnement au mercure. Avant, les gens des Narrows mourraient de causes naturelles... aujourd'hui, ce sont tous des cas d'empoisonnement au mercure. Casey soupire et secoue la tête. Tu poses ton tag sur la porte de garage du coupable, et tout ce que tu as accompli c'est de faire de la publicité pour ton nom d'artiste. J'ai entendu tes âneries au sujet d'utiliser les tags pour une cause. Quelle est l'utilité d'un tag, alors ? À quoi sert d'avoir une voix si c'est pour ne rien dire ? Ça n'avancera à rien. L'art est un acte de rébellion. Pas un acte profitable ou qui vise la célébrité. Dis quelque chose, Nea. Fais savoir au monde ce que tu as dans le cœur. Quelqu'un écoutera peut-être et fera quelque chose. Prête ta voix à ceux qui n'en ont pas. N'aie pas juste la fureur de vivre. Mets ta fureur au service de la vie
Souvenir 691[]
Allongée sur le lit, fixant un verre d'eau, Nea songe à ce que Casey a dit. Elle sait qu'elle a raison et se souvient d'une époque où elle avait tant de choses à exprimer en tant qu'artiste de rue. Elle ignore comment, mais tout cela s'est évaporé. Elle tente de s'en souvenir, mais ne voit qu'une chose... l'école… Ni message, ni rien de politique. Inspirer et divertir. Rien de plus. Pourtant, les entreprises font usage de messages et de politiques de ventes. On lui répétait de ne pas utiliser l'art pour la politique, mais à qui cela pourrait bien bénéficier ? Les rois. Des tyrans qui s'adjugent ou font taire les voix selon leur bon vouloir, par la création d'un auto-censeur interne dès l'école. Laissez la politique en dehors de tout ça ! Comment ça ? Tout est politique ! Même le simple fait de rester en dehors de la politique. Putain de politique… putain de maire corrompu… L'enfoiré ne s'est pas contenté d'échanger l'eau potable pour de l'eau contaminée, non… il l'a vendue à un de ces rois de la finance. Absurde, ridicule, hallucinant. Elle n'avait jamais entendu parler de telles pratiques. Personne ne devrait posséder l'accès à l'eau. Personne. L'eau appartient à tout le monde. À tous les êtres vivants. Nea fixe une bombe de peinture sur sa commode et cherche quelque chose à dire. Quelque chose qui permette d'ouvrir les yeux des gens. Pour la première fois depuis longtemps, elle se fiche que ce soit un message ou une déclaration politique. Au diable son professeur d'arts plastiques du lycée qui l'a déstabilisée, l'empêchant de transmettre des messages par ses créations. L'eau c'est la santé. L'eau c'est la force. C'est un droit humain… L'eau est un droit humain… un droit fondamental
Souvenir 692[]
Nea est stupéfaite de voir de nombreuses communautés démunies se doucher, se baigner, cuisiner et faire leur lessive avec de l'eau contaminée à cause de quelques rois qui se sont appropriés les droits d'accès à l'eau potable. C'est absurde. Ridicule. Hallucinant. Elle ne s'était jamais sentie aussi impliquée dans une cause et cette sensation lui plaît. C'est probablement sa première cause depuis que l'école a tenté de taire sa voix par la peur de commettre des erreurs… de dire quelque chose… d'avoir un message… d'aller à l'encontre du rêve des entreprises. Pas le rêve américain, le rêve des entreprises. Nea navigue sur Internet et lit les histoires des rois et de leur lutte pour l'eau potable du monde entier. Elle est heureuse d'apprendre que ça ne se déroule pas très bien pour eux... Dans chaque pays où ces tyrans ont tenté de s'emparer de l'eau potable, le peuple s'est chargé de les expulser. Mais ces histoires sont difficiles à dénicher. On n'entend rarement parler de rois qui perdent des batailles contre des paysans, pour ne pas dire jamais. Les rois veulent éviter que d'autres s'en inspirent pour les combattre tandis qu'ils se ruent pour acheter toute l'eau qu'ils n'ont pas contaminée. Ils veulent toute l'eau. Ils veulent la vendre, et ils ne veulent pas que des paysans viennent s'en mêler. L'eau, c'est tout... Contrôler l'eau, c'est contrôler la vie. Contrôler l'eau, c'est décider qui vit et qui meurt. Et c'est exactement ce que les rois et le maire ont fait à Falls City. Ils ont condamné et empoisonné toute une communauté sans rien faire pour les aider. Rien du tout… Nea prie pour une justice supérieure, qui ne puisse être ni achetée, ni corrompue, et elle jure de transformer la nouvelle voiture de luxe du maire en une œuvre de rébellion. On ne peut pas changer le monde, mais on peut l'améliorer un petit peu. Un tout petit peu... C'est bien assez pour elle.
Vidéo[]
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Max Thompson Jr.: Un Homme qu'on Appelait Gamin[]
Souvenir 3728[]
Dans l'obscurité de sa cellule, il entend des pas approcher. Il entend les rires et les discussions. Son père avec les autres. Il ne sait pas trop qui est avec lui. Il colle son oreille à la porte et entend un rire guttural et profond. La boule au ventre, il a la chair de poule. Cela ne peut-être que Chef. Il le déteste… surtout quand il est avec papa. Ils le forcent à faire tout un tas de trucs pour s'amuser et rigoler. Son père se vante de sa machine à tuer comme il s'amuse à l'appeler. Des rires, encore… d'autres voix… Chef est accompagné d'adjoints qui veulent profiter du spectacle. Il veut les réduire en pièces rien que pour les faire taire. Tout le monde se moque de lui. Le monde entier se moque de lui. Il grince des dents de frustration. Ils ne devraient pas rigoler. Ils devraient le protéger et il le sait bien. Il l'a vu à la télévision… la seule chose qui le calme et lui tient compagnie quand il a fini sa besogne. La télé a quelque chose de spécial… c'est à la fois l'ami et les parents qu'il n'a jamais eus… mais Chef… il n'est pas comme ceux de la télévision.
C'est une autre sorte de chef de la police. La sorte qui collabore avec papa pour blanchir de l'argent. Il ne sait même pas ce que ça veut dire, mais il les a entendus près de la porcherie… Ils parlaient de blanchir tout un tas d'argent et de le partager avec un juge et d'autres policiers. Ils blanchissent de l'argent ensemble. C'est pour ça que Chef laisse papa et maman faire ce qu'ils veulent de lui. Papa dit toujours que Chef est corrompu. Corrompu comme la tronche de son garçon. Les rires se font de plus en plus forts. Ils approchent de son cachot de briques et il tremble à l'idée de plus de massacres. Il est fatigué de tuer juste pour faire rire quelques adjoints. Très fatigué. Il sent son sang en ébullition, la pression monter le long de son cou, jusqu'au visage comme si elle voulait s'échapper de son crâne. Un sifflement aigu se fait brusquement entendre. Il se frappe la tête jusqu'à ce que le sifflement s'arrête. Le silence se fait, pendant un court instant, interrompu par les cliquetis d'une chaîne de métal. Les maillons s'entrechoquent violemment tandis qu'il perd l'équilibre et retombe accroupi. La porte s'ouvre, inondant sa cellule de briques de la lueur aveuglante du soleil. Il se couvre les yeux à l'aide du bras. Son père approche de lui, l'attrape et le remet droit sur ses pieds. Allez, gamin ! Montre à ces adjoints ce que tu vaux !
Souvenir 3729[]
À l'intérieur de la grange à l'atmosphère étouffante, il observe le sang dégouliner de son marteau, comme s'il était au cœur d'un rêve, étrange, bizarre, déséquilibré. Non… pas un rêve, c'est comme si sa vie était une émission de télévision et qu'il se regardait, de loin. Tout autour de lui, des vaches horriblement mutilées, sept ou huit d'entre elles, se tordant de douleur désespérément dans leur propre sang encore chaud… Les crânes fendus, le cerveau à l'air… Les mouches qui bourdonnent autour de lui, de son visage, de ses oreilles, lui susurrent que ce massacre est tout ce qu'il est. Cet absurde massacre est tout ce qu'il vaut… rien de plus. Tuer. C'est pour ça qu'ils adorent le regarder. Tuer. Tuer. Tuer. Les mouches se moquent de lui. Elles rigolent avec Chef et ses adjoints. Elles lui disent qu'il n'a même pas de nom, preuve de son inutilité. Gamin ! Ce n'est pas un nom ! Papa le pousse vers une autre vache. T'as pas fini !
Gamin lève son marteau et frotte le sang de ses yeux. Il se sent étrange, bizarre, déséquilibré, écœuré. Il en a assez de cette vie, de la cellule, du fumier, des massacres perpétuels… et de s'occuper des cochons. Ces précieux cochons, qui reçoivent plus d'amour de ses parents qu'il n'en a jamais vu. Les mouches lui virevoltent au visage, se riant de lui. De nouveau, le sifflement aigu. Même les cochons ont leur propre nom ! Duk et Donny. Il chasse les mouches de la main. Papa l'encourage. Allez, Gamin, montre-leur que tu peux faire bien plus avec ce marteau ! Gamin… C'est ainsi que papa l'appelle. Gamin… C'est ainsi que maman l'appelle. Ils pensent qu'il est trop bête pour se rendre compte qu'il n'a pas de nom, un vrai nom. Il le sait. Il l'a toujours su et s'est imaginé en Max... Max Thomson. Il a même imaginé que papa était si fier de lui qu'il lui avait donné son nom. Il a tellement rêvé de porter le nom de son père… de simples rêves… Papa le bouscule. Allez ! Montre-leur ! Montre-leur maintenant ! Gamin sent le sang lui monter au visage. Ses veines se gonflent de colère. Ses tempes palpitent désespérément. La suite est floue. Du sang et des cris de partout ! Pas de bétail… humains… les gémissements recommencent et il ne comprend pas, cherchant papa sans le trouver.
Le gémissement cesse et les bruits sont étouffés. Il se retourne et voit Chef qui le charge. Qu'est-ce que tu as fait ? Gamin ne l'entend pas vraiment. Un peu comme quand maman lui tenait la tête dans un seau d'eau pour qu'il apprenne à ne pas l'appeler ou pour qu'il arrête de pleurer quand il était enfant. Tout est étouffé, déformé, irréel. Chef le plaque et lui arrache le marteau ensanglanté des mains. Tu les as tués ! Ton père ! Jim ! Don ! Ray ! Mes hommes ! Mes hommes, putain ! Gamin repousse Chef et trébuche hors de la grange, couvert de sang. Il se précipite vers la maison, appelant sa mère dans la nuit tombante.
Souvenir 3730[]
Maman sanglote à terre, la bouche pleine de dents cassées. Gamin la soulève d'un bras et elle prononce une suite de mots inarticulés. Des mots qu'il comprend, des mots que la télévision lui a enseignés. Il veut connaître son nom, son vrai nom et elle ne fait que le fixer du regard, l'air confus, perdu et désespéré. Elle gargouille du sang et des morceaux de dents lui glissent le long du visage tandis qu'elle supplie pour sa vie. Même si elle comprenait ce qu'il disait, elle ne pourrait rien lui dire. Mon nom ! Comment je m'appelle ? Gamin frappe sa mère contre le sol encore et encore. Il la soulève au-dessus de lui et la lance contre la table de la cuisine qui se brise sous son poids. Du sang s'échappe d'une blessure à la jambe. Elle s'évanouit. Il se sent mal et tient son corps flasque. Pourquoi ? Pourquoi tu me détestais ? Qu'est-ce que j'ai fait pour que vous me détestiez autant tous les deux ? Son visage est superbe et hideux à la fois. Le mal voilé de beauté. Il la serre dans ses bras, de plus en plus fort, priant pour que tout ait été différent, priant pour être un de ces maudits cochons. Pendant tout ce temps, ils ont gavé Duke et Donny d'amour, d'affection et de temps, tandis que lui devait ramper sans nom, seul dans un cachot construit rien que pour lui.
Il essaie de la soulever mais glisse dans une flaque de son sang. Elle se débat entre ses bras. À chaque fois qu'il lui pose la question, il la serre de plus en plus. Mon nom… Comment je m'appelle ? Elle cesse de se débattre et se retrouve prise de spasmes, les bras tendus et les jambes flasques. Il la relâche lentement, sa tête heurte lourdement le sol dans une flaque de sang. Elle regarde fixement en l'air de ses magnifiques yeux bleus vides... des yeux qui ne voyaient qu'un monstre, une chose, une bête de somme pour le travail de ferme. Pas un fils... jamais un fils. Il déteste ces yeux. Ces… Ces yeux pleins de haine… Il les arrache et les écrase. Ils éclatent comme des yeux de vache. Il sourit sans vraiment savoir pourquoi. Il essuie le sang de son visage, appréciant la sensation de bouillie sur ses mains. Des bruits de pas derrière lui… Chef se précipite dans la cuisine. Je vais t'éclater la tête avec ton propre marteau ! Mais alors qu'il soulève le marteau, il glisse dans le sang encore chaud. Gamin panique et s'échappe dans la forêt qui s'obscurcit, sous les cris et les insultes de Chef, les balles fusant tout autour de lui.
Souvenir 3731[]
Gamin ignore depuis combien de temps il court, mais il est fatigué. Il entend Chef hurler et l'insulter au loin. Il lui dit qu'il regrette le jour où il a convaincu ses parents de le garder comme ouvrier agricole. Il explique leur avoir dit qu'un gamin monstrueux ferait un putain de bon travailleur. Il dit d'autres choses, des choses que Gamin ne veut pas entendre. Tes parents ont tenté de te tuer, ils t'ont renversé une marmite d'eau bouillante dessus et nous ont dit que tu étais un gamin maladroit. Ils ont dit que tu avais fait tomber la marmite de la cuisinière, mais je savais qu'ils mentaient. J'ai bien vu leur jeu. Ils avaient tellement honte de leur gamin difforme qu'ils lui ont versé de l'eau bouillante dessus. Ils ont essayé de te tuer ! Et ils ont voulu faire croire à un accident. Gamin se couvre les oreilles. Les mouches virevoltent autour de lui, se moquant de lui. Il ne veut pas entendre ça. Un tintement aigu résonne dans son esprit. Arrête ! Arrête ! Arrête ! Mais il ne s'arrête pas. Il sait que lui seul peut entendre les mouches qui gémissent et se moquent. Il sait bien qu'il entend des choses. Il sait que son père l'a blessé, qu'il lui a fait mal à la tête. Il a crié trop fort dans ses oreilles quand il était bébé. Il criait des vilaines choses, comme quand il disait qu'il aurait mieux fait de s'étrangler pour de bon avec son cordon ombilical… et pas qu'à moitié. Il prend un moment pour se reprendre ses esprits. Il entend d'autres voix. Chef a appelé d'autres adjoints. Peu importe. Qu'ils y viennent. Ils méritent tous de souffrir pour n'avoir rien fait tandis que maman et papa le faisaient souffrir tout en élevant leurs chers cochons.
Souvenir 3732[]
Gamin serre le cou si fort que les cris se transforment rapidement en de pathétiques gémissements. C'est plus facile de tuer un homme qu'une vache. Mais les hommes s'agitent davantage. Gamin observe les yeux affolés de l'adjoint et il sait qu'il le connaît… Il le connaît bien. Il se moquait souvent de lui, alors qu'il aurait dû l'aider. Qui c'est qui rigole maintenant ? Tu n'as pas regardé la télévision ? La police doit aider, pas blesser. Moque-toi de moi maintenant ! Gamin le soulève à bout de bras et frappe sa tête contre un arbre, encore et encore… Rigole maintenant ! Rigole ! Rigole ! Le crâne éclate comme un melon, le cerveau complètement exposé. Gamin le relâche et l'adjoint agonisant peut à peine garder l'équilibre. Il titube de droite à gauche et s'arrête face à Gamin. Pendant un instant, il l'observe comme s'il voyait autre chose qu'un outil ou un monstre de foire. Quelque chose de plus intelligent qu'une mule. Plus intelligent et plus mortel. L'adjoint semble perdu et désorienté… comme un de ces stupides zombies qu'on voit à la télévision. Tremblant et désorienté, l'adjoint avance lentement, palpant son crâne humide et ramolli. Gamin s'écarte et le laisse passer, admirant son œuvre. Il observe le sang dégouliner de son crâne tel du mastic. Il le regarde tituber de droite à gauche au clair de lune. Si c'était une vache, il abrégerait ses souffrances… mais ce n'est pas une vache. C'est autre chose… Quelque chose d'infâme et de corrompu. Gamin le regarde disparaître dans les ombres et fixe l'obscurité jusqu'à ce qu'il entende un bruit sourd. Une étrange sensation le traverse et il se met alors à rire. Qu'il est bon de se défendre et de leur montrer ce qu'il vaut… ce qu'il vaut vraiment.
Souvenir 3733[]
Gamin entend Chef le chercher frénétiquement. Il se tient immobile près d'un arbre, couvert de ronces, serrant des bouts de cerveau d'un adjoint entre ses mains. C'est la même texture qu'un cerveau de vache. Il doute de pouvoir faire la différence s'il en avait un sous la main. Il serre la masse entre ses doigts et cette sensation lui plaît. Elle l'apaise, le calme, le soulage de son angoisse. Il songe alors à ses émissions de télévision préférées. Maman et papa lui avaient donné une télévision pour le faire taire. Ils en avaient assez de l'entendre frapper les murs et les appeler à corps et à cris. Rien ne marchait… Ni la corde, ni le bâillon dont il parvenait toujours à se libérer. Il n'y avait que la télévision. La télévision fonctionnait mieux que n'importe quelle contrainte. Elle le maintenait assis, passif, complaisant et silencieux. Maman disait qu'elle l'hypnotisait et que c'était une bonne chose.
La télévision lui montra tant de choses. Elle lui montra combien sa vie était différente de celle des autres enfants, comment devaient se comporter des parents. Il aurait aimé que ses parents soient plus comme ceux de Clark. Ils avaient fait de leur fils un héros en étant bons avec lui et en l'élevant comme il se doit. Ils prenaient soin de lui et ce n'était même pas leur enfant. Ou… les autres parents… les parents de l'autre garçon, Beaver. Il avait une bonne famille. Mais il n'était pas comme eux. Il n'était ni comme Clark, ni comme Beaver. Il était venu au monde blessé, difforme et faible comme un avorton. Son père lui répétait sans cesse qu'il avait voulu le mettre dans un sac lesté de cailloux pour le jeter au fond du lac. Amour vache. Vie difficile. Vie de merde.
Il entend les adjoints tirer au loin. Gamin a peur et il fait ce qu'il a l'habitude de faire dans sa cellule de briques. Il ferme les yeux et songe à Clark, attendant que le plus grand de tous les héros vienne le sauver. Mais il ne vient pas, ce n'est pas comme à la télévision. Il est toujours là pour sauver la situation et aider ceux dans le besoin. Mais la télévision n'est pas la réalité et il est seul. Il est seul car il est né sous l'apparence d'une bête torse. Gamin ouvre les yeux et fixe la masse sanguinolente entre ses doigts. Peu importe. Fini d'attendre. Aujourd'hui, il est son propre héros.
Souvenir 3734[]
Chef hurle de colère. Il a trouvé les morceaux d'un autre adjoint. Gamin les dégomme comme du bétail dans une grange. Chef jure qu'il lui fera payer. Me faire payer ? À moi ? Non, tu vas payer pour m'avoir laissé moisir dans cette cellule pendant toutes ces années. Chef se calme et appelle quelqu'un. Il lui dit d'envoyer les chiens. Qu'ils y viennent ! Ça ne fera aucune différence. Peu importe ce qu'il advient, il ne compte pas retourner dans cette cellule, ni aucune autre d'ailleurs. Il préfère mourir mille fois plutôt que de finir enfermé à nouveau. Il veut courir hors de l'obscurité et l'attraper, mais quelque chose lui dit que c'est exactement ce que veut Chef. Il cherche à l'attirer avec des mots blessants. Gamin est assis dans l'ombre, jouant d'une main avec les feuilles sèches. Il aperçoit un adjoint avec une lampe de poche. Il saisit une branche épaisse et se relève lentement et se rapproche pas à pas de lui. Un lièvre détale et s'éloigne en bondissant. L'adjoint suit l'animal avec sa lampe de poche. Il laisse échapper un soupir nerveux au moment où Gamin le frappe avec la branche comme Babe Ruth, lui éclatant le crâne et la nuque, dont le sombre contenu éclabousse les arbres et le sol. Mais l'adjoint ne tombe pas… il titube, la tête tenant à peine en place grâce aux tendons, tentant désespérément de la palper, mais ne rencontrant que l'air frais nocturne. On dirait une poule décapitée qui titube dans la cour à la recherche de sa tête, pense Gamin. Il sourit et se sent libéré. Il rigole. Un autre adjoint de blanchi. Son père blanchissait l'argent de Chef et voilà que Gamin blanchit maintenant ses adjoints. Tel père, tel fils. Il pense à Chef et son sourire s'efface. Il aurait pu l'aider… pendant toutes ces années… il aurait pu l'aider.
Souvenir 3735[]
Gamin ! Tu veux connaître ton nom ? Je le connais ! Montre-toi et je le murmurerai dans ton oreille difforme ! Chef joue avec lui et il ne compte pas se laisser prendre. Chef jure de le pourchasser toute la nuit et que ses chiens arrivent. Les chiens peuvent pister un pet de mouche dans un tas de merde. Gamin ne savait même pas que les mouches pétaient. Il a appris beaucoup de choses à la télévision, mais pas ça. L'idée d'une mouche pétant le fait sourire. Il aime sourire. Il rampe à proximité de la bande de policiers. Deux nouveaux hommes accompagnent Chef mais il ne voit pas de chiens. Il se dit qu'il ferait mieux de les éliminer avant l'arrivée des chiens. Il a vu les chiens policiers à l'action à la télévision. Ils peuvent capter n'importe quelle odeur. Ces adjoints ont l'air plus énervés que les précédents. Il ne sait pas trop si c'est parce qu'il a abattu leurs amis ou pour avoir mis fin à leur affaire de blanchiment avec son père. Peut-être un peu des deux. Il a la sensation que s'ils arrivent à lui mettre la main dessus, ils vont le faire souffrir et crier comme un cochon. Ces cochons. Maudits cochons… Ils les aimaient tant. Pourquoi les aimaient-ils autant et lui si peu ? S'ils l'avaient traité comme ces cochons, il aurait été heureux. Il aurait été heureux et tout aurait été différent. Il aurait été un héros comme le gamin qui portait une cape et qui aidait le monde grâce à l'éducation reçue de ses parents.
Souvenir 3736[]
Gamin approche en silence derrière deux adjoints qu'il distingue à peine au clair de lune. Il lève lentement une branche pointue, et leur bondit dessus. Il en frappe un à la tête et plante la branche dans la bouche de l'autre avant qu'il ne puisse crier à l'aide. Il fixe le sang jaillissant tel un geyser. Ça lui rappelle une scène d'un film de cowboys. Il approche de l'autre adjoint, qui se retourne et saisit Gamin. Ils roulent à terre et s'échangent des coups parmi les feuilles craquantes et les branches tombées. Gamin parvient à passer le bras autour de son cou et il le serre fort. Les jambes de l'adjoint s'agitent violemment, mais Gamin serre jusqu'à ce qu'elles cessent de bouger. Il entend Chef en train de rappeler ses adjoints. Il leur dit de revenir, que les chiens sont arrivés. Gamin se retire entre les ombres et les ronces, et il ferme les yeux, s'imaginant une vie différente. Il est le jeune Beaver, assis à table, dévorant un bon petit plat avec son père et sa mère qui lui demandent comment s'est passée sa journée. Mais dès qu'il parle, tout change, le son dérange sa mère, qui le frappe au visage et lui retient la tête pour lui verser de la sauve piquante dans la gorge, lui ordonnant de ne plus jamais parler. Son père l'attrape et le frappe de sa ceinture. Il ouvre les yeux… Tout aurait été différent s'il n'était pas né tel un monstre. Né ? Les monstres ne naissent pas. Les monstres, ça se fabrique… à base de haine, de cruauté et d'abus. La sauce piquante et les ceintures ? C'est de ça dont sont faits les monstres.
Souvenir 3737[]
Ton père dit que tu veux connaître ton nom ! Arrête de courir et je te dirai ton nom ! Gamin arrête de courir. Les aboiements des chiens sont de plus en plus forts. Il se tourne vers la voix de Chef et aperçoit la lueur de la lune entre les branches et les feuilles. Il hésite dans le silence, ignorant ce qu'il doit faire. La voix de Chef se fait de plus en plus forte. Ton père t'a nommé avant de réaliser que t'étais un putain de monstre dégénéré de la nature ! Ton nom lui fait honte ! C'est pour ça qu'il te cache ! Tu veux connaître ton nom ? Sors les mains en l'air et je te le dirai ! Avant que Gamin ne réalise ce qu'il se passe, un chien se rue hors de l'obscurité et lui attaque le bras d'une violente morsure aux crocs affilés. Gamin roule vers une ombre vague et rapide, et attrape un poignet avant que le marteau ne frappe sa tête. Il lance le chien contre un arbre. Jamais il n'avait ressenti une telle force, une telle puissance, une telle détermination. J'ai un nom ! Il secoue le poignet et le marteau tombe avec un bruit sourd dans l'obscurité.
Gamin lutte contre Chef et le met à terre, ce dernier dégaine un couteau. Gamin attrape son poignet et le force à se poignarder dans le ventre. Regarde ce que je vaux, Chef ! Regarde ce que je vaux ! Chef retire le couteau ensanglanté, mais Gamin ne lui laisse pas le temps de réagir. Il plonge la main dans ses entrailles chaudes, saisissant quelque chose qu'il ne reconnaît pas. Chef hurle de douleur. Enfoiré ! Les chiens sautent sur Gamin et le séparent de Chef avant qu'il ne puisse provoquer plus de dégâts. Gamin projette les chiens à terre et cherche son marteau pour finir son œuvre. Les chiens se lèvent lentement et aboient. Il saisit une branche, les bastonne avec, et prend la fuite avant qu'ils ne le rattaquent. Il a l'impression de courir pendant une éternité au milieu de la forêt sombre et glaciale avant de repérer la ferme… la maison où il aurait toujours dû vivre. Il n'est pas trop tard… Il y a des pièces secrètes dans la cave, des pièces où son père cachait son argent et où maman et papa pouvaient lui faire mal sans que personne n'entende ses cris. Il est sûr de pouvoir s'y cacher longtemps avant que quelqu'un ne le retrouve. Il pourrait y être à l'aise avec sa télévision. Et il pourrait même trouver son vrai nom dans les affaires de papa… Mais avant ça, il se prépare un peu de bacon… du bacon bien mérité.
Vidéo[]
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L'Observateur: Sanitus Alionis[]
Arcus 337[]
Au premier abord, le carnage interminable ressemble à un acte visant à satisfaire un quelconque instinct destructeur au sein de l'Entité. Ceci m'a l'air d'une déformation tronquée de quelque chose de plus sophistiqué, de plus complexe, voire même de sacré. Au-delà de l'horreur, les effusions de sang et la véritable apparence de la mort nous permettent de nous connecter à la vie et cela peut s'avérer une expérience intoxicante et hautement addictive sur les plans les plus profonds et archaïques. Quand notre sang, ou notre force vitale, sont offerts à l’Entité, cela peut être perçu comme un cadeau qui nous sera bientôt restitué pour que les horreurs puissent se poursuivre. Le monde bouillonne constamment entre la vie et la mort, la mort et la vie... le cycle continu du sang d'un Ancien, entre le cœur, le corps et les reins, en vue de sa purification.
Arcus 1007[]
Une nouvelle porte s'est ouverte. Pour combien de temps ? Je n'en suis pas sûr et jusqu'à présent, je me suis toujours trompé. Au-delà de la porte que j'étudie, un royaume perdu et oublié. Des maisons de pierre couvertes de mousse aux portes barricadées par des chariots, des planches de bois et des cadavres en décomposition accrochés à du fil de fer barbelé. Je passe à côté des maisons observant les souvenirs résiduels de soldats tuant des villageois à l'épée par pur plaisir. Je ne parviens pas à déterminer l'ère ou la Terre de ce royaume. Je fouille le royaume à la recherche d'indices pour découvrir comment ouvrir la porte pour rentrer. Quelque part dans ces souvenirs et ces royaumes oubliés, se trouve mon salut. Mais… dans lesquels…
Arcus 1275[]
Je me suis souvent demandé si ceux piégés ici s'étaient déjà arrêtés pour songer à l'importance inexplicable de ce monde qui défie non seulement le temps et l'espace, mais également la mort. Un monde fait de souvenirs sans consistance ni cohérence. Quelque chose d'analogue à un rêve commun formé par les croyances et les souvenirs collectifs de ses habitants. Parfois, je me demande si tous les mondes ne sont pas réellement ainsi et que la réalité n'est en fait que ce que nous rêvons ou imaginons.
Arcus 2217[]
J'ai découvert, surpris et confus, des souvenirs de Claudette ne ressemblant à rien de ce que j'ai pu vivre jusqu'à présent. Certains diraient même qu'ils ne devraient pas lui appartenir… et malgré cela… c'est bien le cas. Je présume que ces souvenirs peuvent appartenir à une autre Claudette, d'une autre Terre, ce qui laisse penser que cet Ancien peut avoir une claire préférence pour certaines âmes du grand buffet cosmique. Il va me falloir plus d'échantillons de ces souvenirs pour savoir s'ils appartiennent à une autre Claudette ou si je souffre de difficultés à distinguer ses véritables souvenirs de ses rêveries créatives.
Arcus 5738[]
Une étrange pulsion m'a poussé à monter sur le toit pour allumer une bougie dans le noir complet. Quand elle s'est éteinte, j'ai sauté du toit vers ma mort certaine, mais je me suis retrouvé au lit comme si je me réveillais d'un cauchemar. Je ne sais pas à quoi je pensais, mais cela m'a montré une chose... la mort n'est pas une option.
Arcus 5798[]
Les incidents n'ont plus aucun sens. Plus rien n'en a d'ailleurs. Tout est un flou chaotique d'apparitions irréelles et souvenirs entremêlés. Je peux à peine reconnaître mes propres pensées ou distinguer mes souvenirs de ceux que j'étudie. La nuit dernière, j'ai revécu les meurtres les plus horribles de ma collection avec une sorte de... satisfaction... Quand j'en ai eu assez, je me suis regardé dans le miroir et ce n'est pas moi que j'ai vu, mais une farandole de dizaines de visages se fondant les uns dans les autres. Tous les visages possibles sauf le mien. Je frappe le miroir du poing et me coupe au passage, mettant du sang partout. Quel cruel destin est le mien, devoir me perdre dans l'obscurité en tentant d'échapper à son emprise mortelle. L'Oris sera soit mon salut, soit ma perte.
Arcus 7525[]
Difficile de dire ce qui m'est passé par la tête et j'ai du mal à recoller les morceaux des dernières heures voire des derniers jours. Je me suis réveillé entouré de bouteilles de whisky vides et de cadavres sur le toit. Non loin de la scène se trouvait mon fer 9 ensanglanté et un phonographe jouant une chanson française solennelle, traitant de la vie dans une ville que je ne connaîtrai jamais réellement. J'ai retourné les cadavres les uns après les autres et ils ressemblaient vaguement à ceux qui m'avaient abandonné dans cette prison infernale. Je dois les avoir invoqués et détruits au cours de la même soirée... mais avec un fer 9 ? J'avais imaginé pour eux un destin bien plus tragique. J'avais même un journal dédié à mes sombres idées et créations pour leur faire payer leur corruption et leur impertinence.
Arcus 8545[]
À moitié endormi, j'ai été éveillé par un vacarme de cris et de destruction, je me suis donc précipité à la fenêtre la plus proche pour n'apercevoir que la brume noire interminable virevoltant à l'extérieur. Les éléments dans la brume prenaient vie et mouraient simultanément comme si l’Entité était malade ou en état de choc. Les créatures rugissaient, se battaient et s'entredéchiraient quelque part dans les profondeurs des abysses. C'était à la fois amusant et déconcertant. Je pris un fer 9 et me tenait prêt au combat, attendant l'attaque d'une apparition. Mais en un instant, tout était terminé, et je n'arrivais pas dormir... J'ai donc décidé de me calmer avec un doigt de whisky et en frappant des balles de golf sur le toit, tout en insultant cet enfoiré d'Ancien et en espérant avoir uniquement vécu une indigestion cosmique, rien de plus.
Arcus 8557[]
Je tremble tandis que je gribouille ces mots. Des créatures à l'apparence de calamars, difficiles à décrire, tentent de pénétrer dans ma tour, afin de détruire mes recherches et mes outils d'exploration. Je les ai retenus aussi longtemps que possible, puis je me suis saisi de l'Oris et d'autres biens précieux, avant de me précipiter par une porte pour me cacher dans un royaume perdu. À mon retour, la tour était sens dessus dessous, mon bureau complètement saccagé, les créatures gisaient, mortes, du sang noir putride s'écoulant de leurs cadavres, et une odeur de poisson en décomposition imprégnait tout. Que sont ces créatures et qui d'autre qu'un brutal Ancien pourrait bien les envoyer ? J'ai passé des heures à maudire et jeter ces carcasses fétides par la fenêtre pour les renvoyer dans l'abysse.
Arcus 8789[]
Il y a des cadavres dans mon bureau mais je n'ai aucun souvenir de ces derniers jours. Ils ont été écorchés de la tête aux pieds, les visages réduits en une pulpe méconnaissable. Je les ai traînés jusqu'à la fenêtre afin de les plonger dans l'abîme, me demandant qui étaient ces personnes et pourquoi elles étaient ici, dans ma tour. Est-ce moi qui les avais générées ? Les aurais-je créées pour me tenir compagnie ? Ou venaient-elles d'ailleurs ? Est-ce moi qui les a massacrées ? Me suis-je égaré trop profondément dans un souvenir que j'en suis devenu quelqu'un d'autre pour un court instant ? Elles ne sont peut-être pas ma création, mais les apparitions de la brume envoyées par l'Entité, comme les créatures que j'entends parfois rôder dans la brume.
Défis[]
Niveau 1[]
Défi | Tâche | Personnage | Récompenses à l'achèvement | |||
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DÉFIS RÉGULIERS | ||||||
Et la lumière fut | Réparez un total de 4 Générateurs. | 3 | 15,000 | |||
Finis les travaux manuels | Purifiez 8 Totems. | 3 | 15,000 | |||
Libérateur | Décrochez 6 Survivants. Le décrochage doit être sécurisé. |
3 | 15,000 | |||
Tous les moyens sont bons | Étourdissez le tuer 4 fois. | 3 | 15,000 | |||
Journée productive | Gagnez 20,000 Points de sang dans la catégorie Objectif. | 3 | 15,000 | |||
Poursuite mortelle | Poursuivez les survivants pendant 180 secondes au total. | 3 | 15,000 | |||
Entrepôt de ferraille | Endommagez 12 Générateurs. | 3 | 15,000 | |||
Repoussant | Suspendez 20 Survivants à un crochet. | 3 | 15,000 | |||
Supercherie mortelle | Gagnez 20,000 Points de sang dans la catégorie Sournoiserie. | 3 | 15,000 | |||
DÉFIS MAÎTRES | ||||||
Héros de dernière minute | Une fois le Sprint Final lancé, décrochez 1 Survivant. Le décrochage doit être sécurisé. |
5 | 25,000 | |||
Compétences de Nea | Avec Nea Karlsson, échappez à 2 Poursuites. | 5 | 25,000 | |||
Réparations risquées | Finissez de réparer 2 Générateurs dans le rayon de terreur du tueur. Vous devez être dans le rayon de terreur quand le générateur est terminé. |
5 | 25,000 | |||
Coup mortel | Avec Le Fléau, frappez 4 Survivants en effectuant une Ruée mortelle. | 5 | 25,000 | |||
Combo mortel | Avec Le Fléau, frappez 1 Survivant après avoir enchaîné au moins 4 Ruées. | 5 | 25,000 | |||
Récoltes abondantes | Récoltez 1 Ulcère viscéral en tant que survivant. | 5 | 25,000 | |||
Récoltes abondantes | Récoltez 1 Ulcère viscéral en tant que survivant. | 5 | 25,000 | |||
Récoltes abondantes | Récoltez 1 Ulcère viscéral en tant que survivant. | 5 | 25,000 | |||
Partisan obscur | Suspendez 5 Survivants à un crochet. | 5 | 25,000 | |||
Déchirez-les ! | Frappez 4 Survivants à l'aide de la tronçonneuse avec Le Montagnard. | 5 | 25,000 |
Charme de Fin de Niveau[]
Icône | Nom | Rareté | Description |
---|---|---|---|
Coquille de pustulas | Insolite | La graine toute ratatinée d'une fleur de pustulas, qui s'effrite lentement. |
Niveau 2[]
Défi | Tâche | Personnage | Récompenses à l'achèvement | |||
---|---|---|---|---|---|---|
DÉFIS RÉGULIERS | ||||||
Virtuose de l'évasion | Échappez-vous de 3 Parties. | 3 | 15,000 | |||
Alliance stratégique | Effectuez une action coopérative pendant 180 secondes. | 3 | 15,000 | |||
Par tous les moyens | Lâchez 10 Palettes pendant une poursuite avec le tueur. | 3 | 15,000 | |||
Mécano | Épuisez 3 Boîtes à outils. | 3 | 15,000 | |||
Intérêt médical | Épuisez 3 Trousses de soins. | 3 | 15,000 | |||
Bien sanglant | Frappez 18 fois un survivant avec votre arme. | 3 | 15,000 | |||
Poursuite mortelle | Poursuivez les survivants pendant 240 secondes au total. | 3 | 15,000 | |||
Sombre obsession | Suspendez l'obsession à un crochet 6 fois. | 3 | 15,000 | |||
Exécution | Tuez 12 Survivants par n'importe quel moyen. | 3 | 15,000 | |||
Âge d'argent | Gagnez 20 Emblèmes de qualité Argent ou supérieure. | 3 | 15,000 | |||
DÉFIS MAÎTRES | ||||||
Atterrissage sûr | Tombez de haut 3 fois pendant une poursuite en utilisant la compétence Atterrissage Équilibré. | 5 | 25,000 | |||
Initiatives urbaines | Échappez à 2 Poursuites en utilisant la compétence Évasion Urbaine. | 5 | 25,000 | |||
Sauveur | Décrochez 3 Survivants. Le décrochage doit être sécurisé. |
5 | 25,000 | |||
Sujet d'attention | Échappez-vous 1 fois de la partie quand vous êtes l'obsession. | 5 | 25,000 | |||
Pacifier | Avec Nea Karlsson, échappez vous de 1 Partie. | 5 | 25,000 | |||
Coup pour coup | Lâchez une palette pour étourdir le tueur 3 fois. | 5 | 25,000 | |||
Animosité durable | Abattez 6 Survivants en utilisant la compétence Tenace. | 5 | 25,000 | |||
La vie à la campagne | Avec Le Montagnard, frappez 2 Survivants avec la tronçonneuse en moins de 30 secondes. | 5 | 25,000 | |||
Né dans la lumière, élevé dans l'obscurité | Frappez 10 fois un survivant avec votre arme en utilisant la compétence Rejeton de la Lumière. | 5 | 25,000 | |||
Session d'argent | Gagnez 4 Emblèmes de qualité Argent ou supérieure. | 5 | 25,000 |
Charme de Fin de Niveau[]
Icône | Nom | Rareté | Description |
---|---|---|---|
Semis de pustulas | Rare | Un germe paradoxalement animé par sa mort.. |
Niveau 3[]
Défi | Tâche | Personnage | Récompenses à l'achèvement | |||
---|---|---|---|---|---|---|
DÉFIS RÉGULIERS | ||||||
Course mortelle | Soyez poursuivi par le tueur pendant 240 secondes au total. | 3 | 30,000 | |||
Mécano | Épuisez 5 boîtes à outils. | 3 | 30,000 | |||
Générosité | Soignez un total de 7 États de santé d'autres survivants. | 3 | 15,000 | |||
Collecteur de sang | En tant que survivant, gagnez 30,000 Points de sang. | 3 | 30,000 | |||
Le tout pour le tout | Sabotez 12 Crochets. | 3 | 30,000 | |||
Finis les travaux manuels | Purifiez 10 Totems. | 3 | 30,000 | |||
Combattant pour la liberté | Décrochez 10 Survivants différents. | 3 | 30,000 | |||
Désespoir distinct | Suspendez 12 Survivants différents à un crochet. | 3 | 30,000 | |||
Ruisselant de sang | En tant que tueur, gagnez 30,000 Points de sang. | 3 | 30,000 | |||
Bien sanglant | Frappez 20 fois un survivant avec votre arme. | 3 | 30,000 | |||
Âge d'or | Gagnez 15 Emblème de qualité Or ou supérieure. | 3 | 30,000 | |||
DÉFIS MAÎTRES | ||||||
Machiniste | Réparez complètement 3 Générateurs. | 5 | 50,000 | |||
Diversions risquées | Jetez un caillou un utilisant la compétence Diversion 2 fois. | 5 | 50,000 | |||
Envol d'Adam | Avec Adam Francis, échappez-vous de 1 Partie. | 5 | 50,000 | |||
Session irisée | Gagnez 2 Emblèmes de qualité Irisé. | 5 | 50,000 | |||
Porte de service | Échappez-vous de 1 Partie par la trappe. | 5 | 50,000 | |||
Destruction minutieuse | Endommagez un générateur ou détruisez une palette lâchée 15 fois. | 5 | 50,000 | |||
Déchirez-les ! | Frappez 7 Survivants à l'aide de la tronçonneuse avec Le Montagnard. | 5 | 50,000 | |||
Terreur réparatrice | Frappez 10 fois un survivant avec votre arme en utilisant la compétence Réparateur. | 5 | 50,000 | |||
Mouvements perturbateurs | Sautez par un obstacle 8 fois en utilisant la compétence Déboussoler. | 5 | 50,000 |
Charme de Fin de Niveau[]
Icône | Nom | Rareté | Description |
---|---|---|---|
Bouton de pustulas | Très Rare | Un bulbe de pustulas compact montrant des traces du liquide orange inhabituel à l'intérieur. |
Niveau 4[]
Défi | Tâche | Personnage | Récompenses à l'achèvement | |||
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DÉFIS RÉGULIERS | ||||||
Et la lumière fut | Réparez un total de 15 Générateurs. | 3 | 45,000 | |||
Surpris | Aveuglez le tueur 6 fois. | 3 | 45,000 | |||
Gestion de la colère | Détruisez 25 Palettes lâchées. | 3 | 45,000 | |||
Repoussant | Suspendez 20 Survivants à un crochet. | 3 | 45,000 | |||
Virtuose de l'évasion | Échappez-vous de 5 Parties. | 3 | 45,000 | |||
Course mortelle | Soyez poursuivi par le tueur pendant 300 secondes au total. | 3 | 60,000 | |||
Récompenses sanglantes | Gagnez 120,000 Points de sang. | 3 | 45,000 | |||
Poursuite mortelle | Poursuivez les survivants pendant 300 secondes au total. | 3 | 45,000 | |||
Révérencieux | Sacrifiez 20 Survivants à l'Entité. | 3 | 45,000 | |||
Tous les moyens sont bons | Étourdissez le tueur 10 fois. | 3 | 45,000 | |||
Habileté supérieure | Obtenez un résultat Excellent lors de 15 tests d'habileté. | 3 | 45,000 | |||
Bien sanglant | Frappez 25 fois un survivant avec votre arme. | 3 | 45,000 | |||
Finis les travaux manuels | Purifiez 15 Totems. | 3 | 45,000 | |||
Destructeur d'espoir | Suspendez 4 Survivants à un crochet pendant le Sprint Final. | 3 | 60,000 | |||
DÉFIS MAÎTRES | ||||||
Fusée en bouteille | Avec Le Clown, enveloppez 6 Survivants dans le gaz du Tonique Afterpiece. | 5 | 60,000 | |||
Chacun sa boisson | Avec Le Clown, frappez 2 Survivants directement avec une bouteille de Tonique Afterpiece. | 5 | 60,000 | |||
Dégage ! | Étourdissez le tueur 4 fois. | 5 | 60,000 | |||
Mise à l'abri | Décrochez-vous 1 fois en utilisant la compétence Libération. | 5 | 60,000 | |||
Tours sournois | Endommagez 8 Générateurs en utilisant la compétence Le Tour est Joué. | 5 | 60,000 | |||
Dextérité maximale | Obtenez un résultat Excellent lors de 6 Tests d'habileté. | 5 | 60,000 |
Charme de Fin de Niveau[]
Icône | Nom | Rareté | Description |
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Fleur de pustulas | Ultra Rare | Une fleur vive, suintant d'une mystérieuse substance, signe d'un nouveau fléau. |
Informations diverses[]
- Une traduction possible de la phrase latine "Sanitas Alionis" serait "Sanité d'Alion".
- En supposant qu'il ne s'agisse pas simplement d'une phrase pseudo-latine (due à l'orthographe erronée de "Sanitas" en "Sanitus"), il est possible que "Alion" soit le véritable nom de l'Observateur.
- Les noms "Clark" et "Beaver" dans le Souvenir 3733 font référence à des personnages de télévision réels.
- Clark Kent est l'alter ego de Superman dans la série télévisée " Les Aventures de Superman", diffusée de 1952 à 1958.
- Theodore "The Beaver" Cleaver est le nom du protagoniste de la série télévisée "Leave It to Beaver", diffusée de 1957 à 1963.
- Le Tome 5 - Déchaîné a introduit un nouveau type de défi, qui génère un objectif supplémentaire dans une épreuve. Dans ce cas, il s'agit des défis Récoltes abondantes.